lundi 21 novembre 2016

Elevage.

Une nouvelle vidéo de L214 présentée par la pianiste Vanessa Wagner à fait le buzz récemment. Tournée par un employé d'abattoir qui ne pouvait plus rester indifférent face à l'horreur devant laquelle il était confronté: des vaches gestantes dépecées...:
Dispositif empêchant les veaux de têter leurs mères
en piquant le pis de ces dernières,
le lait des vaches étant volé pour les humains.
(élevage non industriel)
Avant de continuer je vais de suite stopper un préjugé gonflant, en effet lorsque les abus des élevages sont évoqués, il y en a toujours qui ne peuvent s'empêcher de faire une différenciation entre élevage industriel et les autres élevages. Celle-ci n'est pas aussi pertinente que beaucoup semble le penser, car oui bien entendu que la vie d'un animal dans un élevage bio n'a rien à voir avec l'enfer de ceux qui passeront leurs vies cloîtrées dans de petites cages, de petites stalles, cachés derrière des murs, ces êtres vivants ne verront le jour que lorsqu'ils feront le trajet pour l'abattoir... Néanmoins ce n'est pas pour autant que la vie des animaux dans les autres élevages est idyllique, des cas de maltraitances sont régulièrement signalé aux associations de défense des animaux qui doivent régulièrement intervenir pour sauver des animaux en détresse. Un organisme a d'ailleurs dû être créé par Welfarm pour identifier et sauver les animaux de ferme maltraités: Vigiferme. Pour ceux qui trouvent que j'exagère, tapez donc "ferme de l'horreur" sur votre moteur de recherche, vous constaterez ainsi quelques exemples qui ne proviennent pas de fermes industrielles. Dans les élevages bio on retire aussi les jeunes veaux, les jeunes chevreaux à leurs mères traumatisées afin de leur prendre leur lait, on arrache à vif les organes génitaux des coqs pour en faire des chapons, etc... Alors, oui, malgré cela on trouvera toujours des personnes pour affirmer qu'il existe des petits éleveurs qui aiment leurs animaux, néanmoins vous enverrez les êtres que vous aimez à l'abattoir vous ? Moi pas. L'élevage qu'il soit bio ou de quelques autres façons a toujours la même fonction: considérer des êtres vivants comme des marchandises, en tant que tel la priorité n'est pas leurs bien être mais leurs rentabilités. Je referme donc cette parenthèse dont l'utilité est de pointer le fait que mon article ne dénonce pas une forme d'élevage mais l'élevage.
Lorsque j'étais enfant, je fus marqué par un documentaire sur une tribu vivant sur les bords de l'Orénoque, ceux-ci avaient de nombreux animaux de compagnie. On leur demanda pourquoi  ils ne mangeaient pas ces animaux ? Ils furent horrifié par une question pareille ! Ils ne pouvaient comprendre comment on pouvait élever, signer, aimer un être vivant dans le but de le tuer. Dans son livre "Tristes tropiques", Claude Lévi-Strauss relatait ainsi que les indiens Nambikwara avaient de nombreux animaux domestiques: chiens, poules et autres oiseaux, singes, coatis, porcs et chats sauvages. Ils ne mangent aucun d'entre eux, même les oeufs ne sont pas consommés.
Mais commençons par le commencement, il y a plusieurs milliers d'années, au Proche Orient, des hommes eurent l'idée de priver de leur liberté des animaux afin de les exploiter au maximum: viande, lait, oeuf, peau, utilisation de leur force, etc... Il fallu pour cela, entraver, voir castrer les mâles afin qu'ils soient plus dociles et ainsi disposer de ces êtres à notre convenance, décider de leurs conditions de vie afin qu'ils aient le maximum de rentabilité, décider si telle vache laitière produit toujours assez de lait, telle poule pondeuse produit toujours assez d'oeuf et le cas échéant en faire de la viande. La région où on trouva les premières preuves d'élevage est la même ou on trouva les premiers cas d'esclavages, les mêmes procédés employés sur les animaux furent utilisés sur des êtres humains: entraves, marquage, castrage. En effet qu'est ce que l'élevage, si ce n'est la forme suprême de l'esclavage ?
"Depuis quand un quelconque élevage, même dit "respectueux" n'est pas revêtu des attributs de l'esclavage qui je le rappelle sont :
- l'achat et la vente d'êtres vivants,
- l'engrossement, c'est à dire la privation de sexualité libre en dehors du strict cadre défini par le "maître",
- le contrôle de la naissance jusqu'à la mort , c'est à dire la privation du droit d'aller venir hors des zones définies par le "maître".
- L'appropriation, c'est à dire le vol de toute sa descendance.
- Et bien sur en sus, dans le cas de l'esclavage animale appelé du doux nom d'élevage, de l'égorgement souvent atroce, et ce, qu'il soit qualifié de "bio" ou pas".
Marc VIOT.

Est-t-il besoin de rappeler que pour les pires horreurs créées par l'homme, celui-ci s'est fait la main sur l'animal ? Ainsi Heinrich Himmler à été initié à l'eugénisme par la sélection par la reproduction animale tel qu'il l'avait appris dans ses études d'agriculture, méthode qu'il mit en pratique en gérant un élevage de poulets. Plus tard, il écrivit à Martin Borrmann à  propos des juifs allemands: "Nous devons procéder selon des protocoles similaires à ceux qu'on suit dans la propagation des plantes et des animaux." Comme le témoigna Fritz Redlich: "Son intérêt pour la reproduction et l'abattage des poulets se transforma en intérêt pour la procréation et le meurtre des êtres humains."
L'histoire de l'élevage et l'histoire d'Heinrich Himmler relaté dans cet article sont tirés du livre: "Un éternel Treblinka" de l'historien Charles Patterson.
Pour finir sur une note plus gaie, pleine d'espoir, du moins c'est comme ça que je voie les choses, une vidéo de l'athlète vegan Tim Shieff, vainqueur à mainte reprise de l'"American Ninja Warrior", ex champion de free running et marathonien (vidéo en anglais). Tim visite une ferme qui est en fait un sanctuaire pour animaux, des moments de paix et de sérénité tels que devraient l'être nos relations avec les autres animaux de notre planète (je rappelle que nous sommes nous aussi des animaux, et des animaux censés être nettement plus évolué).

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